Jambes rasées, équipements électriques, pourquoi les Dolomites sont meilleures que les Alpes et les meilleurs conseils pour les coureurs qui débutent dans les événements d'endurance. Moustafa Fawzy, coureur de Haute Route, nous raconte tout.Nous nous entretenons avec des cyclistes du monde entier pour obtenir les vraies réponses à certaines des plus grandes questions du cyclisme.
Raconte-nous ton histoire
Je suis né au Royaume-Uni, mais mon père est égyptien et j'ai vécu là-bas une quinzaine d'années avant de revenir en Europe. Je faisais de la course à pied mais je me suis ensuite mis au vélo parce-que je me blessais souvent. Au départ, je me concentrais uniquement sur la forme physique, mais avec le temps, j'ai commencé à vraiment apprécier le cyclisme d'endurance longue distance et en 2014, j'ai découvert les événements Haute Route.
Je pensais que j'étais un coureur d'endurance, jusqu'à ce que je réalise ce que cela signifie vraiment. J'avais pratiqué le vélo au Royaume-Uni et même en Europe, mais rien de comparable à la Haute Route Alpes. Ce qui se passe sur ces parcours de plusieurs jours est pour moi une expérience complètement différente. Je pensais que le défi de faire sept jours dans les Alpes serait une expérience unique, mais que je ne le referais pas forcément deux fois. Mais c'est en fait ce qui a déclenché toute ma passion et ma compétitivité.
Depuis, j'ai rejoint un club de cyclisme. Je me suis lancé dans des courses au Royaume-Uni et je me suis impliqué dans la communauté cycliste. J'ai essayé de partager cette passion avec les personnes de mon pays d’origine. J'ai vraiment l'impression que beaucoup de gens sont intimidés par ce que cela implique et par la quantité d'entraînements. Je voulais vraiment faire disparaître ces stigmates auprès de mon entourage.
"Ça va être controversé, mais je ne me suis pas rasé les jambes depuis environ trois ans."
Les jambes rasées... oui, non, explique-nous
C'est controversé, mais je n'ai pas rasé mes jambes depuis environ trois ans. Mes coéquipiers m’en parlent beaucoup, surtout quand je suis à l'étranger. Mais je suis un peu en décalage. Je l'ai fait il y a quelques années parce-que tout le monde le faisait et parce-que lors des événements, c'était bon pour les massages et ceci et cela. Le seul avantage que j'ai réellement constaté, c'est lorsque j'ai fait quelques chutes et que la blessure était beaucoup plus facile à soigner avec des jambes rasées. Avant la Haute Route Ventoux cette année, je me serais probablement rasé les jambes, mais ma partenaire n'a pas aimé l'idée. Si j'avais été seul, je l'aurais fait, mais je me disais : "Hé, je peux vivre sans me raser les jambes si c'est ce qu'elle veut". [rires]
Alpes ou Dolomites?
Dans le passé, j'aurais dit 100% Alps, j'ai passé beaucoup de temps dans cette région. Mais depuis que j'ai fait le Col du Stelvio lors d’une autre épreuve sportive, je suis tombé amoureux des Dolomites. J'aime les Alpes, mais pour moi, ce n'est pas du tout comparable aux Dolomites. Le paysage, la nourriture, les gens sont beaucoup plus décontractés, l'ambiance est très différente, j'adore. Le Galibier est probablement l'ascension que je préfère, mais dans l'ensemble les Dolomites sont vraiment, vraiment magnifiques. Les Alpes sont peut-être plus belles, mais les Dolomites ont cette robustesse.
"Si j'achète un nouveau vélo, à 100 %, il ne serait pas manuel, c'est sûr".
Transmissions électriques ou mécaniques ?
Oh mon dieu [rires]. Je fais l'entretien de mes vélos depuis longtemps et je pense que si un débutant se lance dans le cyclisme avec un budget moyen, il faut opter pour un équipement mécanique pour la simplicité et pour s'y habituer. Jusqu'à récemment, je ne pensais pas vraiment à l'électrique, mais aujourd’hui, j’ai des vélos avec transmissions électriques et la réalité est que la douceur, la simplicité de l'installation et l'entretien à long terme sont beaucoup plus faciles. Si l’écart de prix n'était pas si important, je recommanderais davantage l'électrique. En tant que puriste, l'électrique contre le mécanique, je ne suis pas trop embêté. J'aime vraiment la technologie, mais au début j’étais hésitant. Cependant, si les équipes du Tour l'utilisent, vous êtes à peu près sûr que c’est un bon équipement. Si j'achète un nouveau vélo, c’est sûr à 100 % qu'il ne sera pas mécanique.
Ta collation incontournable de mi-parcours
La seule chose pour moi, c'est qu’à chaque fois que je prends un café, je suis obligé de prendre autre chose avec. C'est une très mauvaise habitude. Que ce soit à la fin ou au début d'un ride et que quelqu'un me propose "on prend un café rapide ?", je réponds "oui, ok, qu'est-ce que je peux prendre à grignoter avec ?" [rires]
Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner à quelqu'un qui débute dans les événements cyclistes de longue distance ?
N'ayez pas trop peur. De manière générale, lorsque vous envisagez une course longue distance, décomposez-la en petites étapes. Que ce soit une heure, cinq heures ou trois jours d'efforts intenses, je pense que le plus important est de la scinder en plusieurs petites parties pour ne pas être impressionné par la vue d'ensemble et pouvoir la surmonter. Essayez de rester concentré sur ce qui vous attend et sur ce que vous pouvez contrôler, comme la nourriture, la boisson, ce que vous portez, l'équipement que vous utilisez durant l’étape, puis, passez à la prochaine et ainsi de suite. Pour moi, il est essentiel de décomposer la course.
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